Il y a des parcours qui ne suivent pas la ligne droite. Celui d’Arnaud Locquet en fait partie.
Ingénieur de formation, il s’est peu à peu reconverti dans l’univers artistique en passant par le motion-design avant de se consacrer pleinement à la BD.
Bien qu’il soit autodidacte en bande dessinée, Locquet ne s’est pas détaché de sa rigueur professionnelle : son expérience en audiovisuel et en motion-design lui donne une maîtrise certaine du graphisme et de la narration visuelle.
Une étape décisive dans sa carrière survient lorsqu’il rencontre Jean-David Morvan lors d’une MasterClass à Bruxelles.
Locquet rejoint alors The Tribe, le collectif rémois fondé par Morvan, une rampe de lancement créative qui lui permet de mettre le pied dans des projets ambitieux.
Le style de Locquet est réaliste, combinant un trait net et expressif avec des couleurs travaillées, il assume à la fois des fonctions de dessinateur et de coloriste selon les projets.
Il s’engage particulièrement sur des récits documentaires ou historiques, ce qui se sent fortement dans son choix de sujets.
Par exemple, dans la bande dessinée Magnum Génération(s), il participe à un projet très ambitieux : retracer la naissance et les premiers pas de l’agence photo Magnum, en plongeant dans l’histoire des grands photographes comme Robert Capa, Henri Cartier-Bresson ou Gerda Taro.
Un autre exemple de son engagement dans des récits localisés : Reims, tome 1, De Clovis à Jeanne d’Arc.
Dans cet album, Jean-David Morvan signe le scénario tandis que Locquet assure le dessin et la colorisation, tissant une fresque historique partant de l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge autour de la ville de Reims.
Locquet est aussi impliqué dans des séries plus sombres, comme Stéphane Bourgoin présente les serial killers.
Locquet y assure dessin et couleurs, dans un récit sombre et dérangeant consacré à l’un des tueurs en série les plus étudiés, avec un rendu visuel à la fois réaliste et troublant.
Un artiste rigoureux et passionné
Ses œuvres racontent le réel, mais toujours avec un regard empathique.
Qu’il suive les pas d’un photoreporter, d’un roi mérovingien ou d’un criminel, il cherche à comprendre, à montrer, à questionner.
Encore jeune dans le paysage de la BD, Locquet s’impose comme un dessinateur solide, précis, fiable, un artisan passionné dont la trajectoire ne cesse de prendre de l’ampleur.
